Enquête sur la dangerosité des sapins de noël à allumage atomique

Publié le par Cader Reip

Par notre envoyée spéciale Eltu de Senfroi

 

La nouvelle et récente mode et inversement des sapins de noël à allumage atomique nous conduit à mener une enquête sur leur dangerosité, dangerosité évoquée à maintes reprises par la presse people, notamment à l’occasion de la trépanation du premier fils de Guillaume IV de Basse Saxe du Sud suite à la chute inopinée d’une boule de Noël sur son gros orteil gauche.

Le fait divers aurait pu passé inaperçu tant l’accident de ce type est aujourd’hui répandu mais le fait qu’il se soit doublé d’une commotion à l’épaule gauche prenant la forme d’une tête de veau sauce gribiche a, bien naturellement, alerté l’opinion. Aussi avons-nous souhaité obtenir plus d’informations que les milieux autorisés ne laissent filtrer (aussi peu que des persiennes finlandaises par un mois de janvier vers 23 heures 25) afin que nos lecteurs puissent se faire une opinion légitime, objective et incontestable de la dangerosité éventuelle des sapins sus dits.

Notre première investigation nous amena logiquement sur les lieux du drame évoqué ci-avant. La Basse Saxe du Sud est à la Basse Saxe ce que la pizza de Montélimar est à la choucroute de Dijon, c’est dire l’importance relative mais non insignifiante de ce compté (à défaut de véritable Gruyère bien-sûr). Ainsi dès l’abord de cette contrée lointaine si l’on y arrive en passant par le Portugal, ce qui à défaut d’être le plus rapide des chemins est vraisemblablement le plus touristique, l’on est frappé par l’irrégularité de sa frontière avec la Conchilie Supérieure du Nord. En effet, la dite frontière suit le cours (très élevé en cette période de l’année, soit plus de trois fois le yen !) du Kroustouvnov de Mauléon, fleuve dont la principale particularité est d’en quitter son lit plus fréquemment encore qu’un mari coureur de jupon. La frontière passant par le lit (comme la plupart des conquêtes de Casanova nonobstant celles qui préférèrent la brouette japonaise à même le sol – fort mal carrelé d’ailleurs !) vous conviendrez avec moi de la difficulté croissante (au beurre) de déterminer avec précision la délimitation de cette frontière au fur et à mesure des infidélités que celui-ci ne manque pas d’infliger à son lit originel. La deuxième stupéfaction qui invariablement marque le visiteur est la démesure absolument inimaginable de la proportion incongrue et flamants roses de la demeure de Guillaume IV. Celle-ci frappe le regard - certains observateurs non avertis en sont même devenus borgnes. Une fois ce crochet du gauche évité on découvre une bâtisse du XIXème siècle modifiée 1929 à déclanchement semi automatique et pignons (sur rue naturellement) rehaussés dont les arches jumelées rappellent le style mozarabe de la région d’Ostende. C’est dire le raffinement du lieu. Le fait que le manoir soit bâti au milieu d’un parc de joncs où grouillent jars et paons ajoute encore à la magnificence de l’endroit. Certes le fait qu’aucune porte ni centrale ni latérale et encore moins bilatérale ne permette d’entrer autrement qu’en passant par la fenêtre du douzième étage après avoir escaladé le bâtiment par la face nord et en hiver (première du genre) peut perturber légèrement le visiteur. Mais la vue qui s’offre à vous une fois cet exercice accompli a quelque chose d’indéfinissable. Tant est si bien d’ailleurs que je n’en dirai pas plus à ce sujet.

Une fois donc sur le parapet qui surplombe la fenêtre indiquée plus avant, le visiteur a tout loisir de vaquer à ses occupations, c'est-à-dire qu’il doit faire de gros efforts sur lui-même et sur ses pieds afin de ne pas se casser la figure. Cet effort physique effectué, il peut, s’il en est capable, réaliser une volte face de manière à se retrouver face à ladite fenêtre et constater que celle-ci est hermétiquement close. Qu’à cela ne tienne, le visiteur invétéré saura trouver dans sa poche latérale gauche (si c’est dans la droite c’est quand même gagné !) un opinel flambant neuf récemment sorti des usines de céramique de Silésie. Maniant celui-ci avec la plus grande dextérité (la plus petite étant d’ailleurs parti faire des courses), il n’aura aucune peine à ouvrir la fenêtre, laquelle étant fermée sans penne.

Ayant fait un bond de 6 mètres cinquante étant donné que le balcon du 12ème étage donne directement sur la salle du 10ème, le visiteur ému devant tant d’originalité se remettra lentement de sa chute en buvant un Fernet Branca en mémoire de Pierrus Dachus, le premier des visiteurs à avoir franchi les difficultés que nous venons de décrire.

Le 10ème étage du manoir comme nous l’avons laissé entendre occupe trois étages, le 10ème donc, le 11ème et le 12ème qui eux ne correspondent qu’à des rangées de fenêtres savamment occultées par de la toile cirée du XIVème siècle représentant la bataille d’Estroffinois de 1645, ce qui donne à penser de l’imagination de l’artiste. Les étages inférieurs varient du 9ème au 1er au gré des facéties du Bon Guillaume. Tant et si bien que le visiteur ébahi peut à son corps défendant visiter le 4ème alors qu’il se trouve au 8ème, et inversement. Il lui suffit pour cela d’emprunter l’ascenseur de sévices, lequel est actionné par deux chevaux vapeurs, ce qui lui donne une légère ressemblance avec les saunas danois et les fumoirs écossais (et non les fumoirs damnés et les saumons écossais !).

Mais me direz-vous, et vous n’avez pas tort, qu’en est-il alors de ce fameux sapin de Noël ?

Primo, notre impétueuse reportrice (c’est à dire moi) s’est d’abord enquis de savoir pourquoi ce sapin de Noël avait été allumé le lundi de Pâques, jour où, nous le savons tous, les cloches reviennent à tire d’ailes et obscurcissent le ciel de leurs graciles fuselages. Certes le geste religieux ne trompe pas, et en bon Chrétien, le fils aîné de Guillaume IV aura involontairement inverser les deux fêtes pensant qu’un ciel aussi bas et lourd comme une marmite ne pouvait qu’annoncer la recette de la dinde aux pruneaux et à l’armagnac que Dame Cunégonde préparait immanquablement à chaque réveillon de Noël. De cette confusion naquit le drame.

Deuxio, l’analyse urinaire du fils aîné de Guillaume IV tend à prouver que celui-ci venait d’engloutir deux litres et demi de gnôle frelatée, faisant passer en l’espace de trois quart d’heure son taux d’alcoolémie de 0.2 à 15.4. Les spécialistes s’accordent à penser qu’un tel taux ne peut être atteint qu’après des années d’effort et d’entraînement, ce qui soit dit en passant, démontre s’il en faut la ténacité, l’endurance, l’esprit de sacrifice, propre à chaque descendant de cette noble famille, lesquels meurent invariablement de cirrhose au dernier degré entre 17 ans et 17 ans et 3 mois.

Troisio, dans la situation physique et psychologique dans laquelle il se trouvait (il ronflait comme une chaudière à combustion à propylène, avachi sur le sol marbré du 12ème étage – lequel se trouve au 10ème on vous l’a déjà indiqué), le fils aîné de Guillaume IV n’avait pu, lui-même, allumé le fameux sapin...

Quatrio, il avait donc un complice !

Cette conclusion de notre célèbre reportrice (moi) touche à l’évidence mais ne s’y brûle pas. Qui donc est ce complice ? Nous le découvrirons dans la suite de notre enquête « Le complice du fils aîné de Guillaume IV » en vente chez tous les bons marchands de journaux et à la charcuterie Bergamougnes et  fils de Saint Jean d’Elnous.

Publié dans Enquêtes

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